Un Grand Tour

Blog du tour du monde d'Axel & Aurélie

vendredi 20 avril 2012

La vie dans l'orphelinat 17-20/04/2012

Lieu : National Highway 3, Cambodge
Nous avons précédemment décrit la structure de l’orphelinat, il accueille 14 enfants au total : 5 orphelins, 5 enfants issus de familles très pauvres ou « dangereuses pour eux-mêmes » et les 4 enfants du directeurs. Sans sombrer dans l’apitoiement, nous pouvons ajouter que le directeur Mr Kim Ny est handicapé de naissance, est en fauteuil roulant, et qu’a priori 2 de ses fils ont hérité de la malformation… Jamais deux sans trois…. Try again ?

 

Le retour des enfants

Nous sommes aussi rejoints par deux Argentines, Natalia et Carla, nous serons donc 4 bénévoles cette semaine.





La réalité de la vie

Rapidement nous réalisons une chose. Nous, nous sommes en voyage, et toute notre vie tient dans un sac a dos de 60L pesant près de 20kg (et aussi un peu dans les 20m² de notre garage...) Ici, pour les locaux, si toute leur vie tient dans un sac plastique c’est déjà pas mal !

Les enfants du centre possèdent grosso modo
 - 2 pantalons
 - 2 t-shirts
 - 1uniforme pour l'école
 - une paire de tongs
 - pour les plus vieux
 - une tenue classe pour aller aux cérémonies
 - un téléphone
 - un portefeuille

On se rend compte que si les chambres étaient vides, ce n’est pas parce qu’ils avaient tout emporté avec eux, mais c’est parce qu’ils n’ont rien.

Nous voyons les enfants de 8-10 ans se lever le matin, après avoir dormi par terre, tout habillé, sur le carrelage dans leur chambre commune, se laver en tirant l’eau du puits, faire la lessive de leurs tenues d’hier, l’étendre, tout seul, sans aucun soutien.

Ils sont seuls, personne ne va leur lire une histoire le soir, personne ne vient les faire jouer en dehors des autres enfants parfois.

Ils ne possèdent tellement rien que même la maison dans laquelle ils vivent, ils n’en prennent pas possession : pas de photos aux murs, pas de dessins, pas de lits à eux, pas d’espace privé.

C’est une réalité tellement loin de nos logiques à nous qu’elle n’est pas compréhensible. La possession, avoir quelque chose à nous (un lit, un sac, des jeux, un espace, n’importe quoi) est ce qui nous paraît primordial, en venant de notre société de consommation. Ils ne s’en plaignent pas, ne réclament rien, ce n’est simplement pas quelque chose qu’ils conçoivent comme naturel.


Le fatalisme.... « Les choses sont ainsi et le restent »

C’est a priori le crédo qui défini leur pensée et les connections logiques qui peuvent en découler.
  • Pourquoi cultiver autre chose que du riz pendant les 6 mois où il ne pleut pas puisque leurs parents, leurs grands-parents et les 10 générations précédentes ne le faisaient pas ? 
  • Pourquoi arrêter de déverser dans le jardin les restes de cuisine, les sacs plastiques et poches de chips puisque personne n’a un beau jardin ? 
  • Pourquoi faire une cabane permettant de prendre sa douche avec un peu d’intimité puisque tout le monde utilise un paréo pour se laver ? 
  • Beaucoup de choses ne rentrent simplement pas en considération dans leurs priorités. 
Pourquoi ? Par manque de temps ?

Du temps ils en ont à revendre, la plupart d’entre eux sont capables de s’asseoir et d’attendre toute la journée, sans télé, juste sans rien faire ! Alors que cela paraît si facile d’entreprendre quelques travaux simples permettant d’améliorer leur confort de vie. Certes, il fait très chaud… mais quand même !


Mettons nous au travail

C’est après une matinée à constater que si on n’entreprenait pas quelque chose de concret rapidement, on ne supporterait pas ce climat qu’on est tous parti : Axel, Aurélie, Carla et Natalia avec un des enfants les plus âgés (17-18 ans) direction les magasins pour acheter de quoi bricoler. Une hache, du fil de fer, des bambous, 8 planches découpées sur mesure et des clous. Dans l’idée de fabriquer simplement quelques trucs pour faciliter la vie au quotidien.

      

Comme une table pour que les enfants n’aient pas à faire la lessive et la vaisselle par terre. Il faudra leur montrer que, oui ils ont droit de l’utiliser, qu’Axel a fait ça pour eux… après un petit temps d’hésitation les deux petites filles sont ravies de l’utiliser. Et d’autres suivent. 

  

Deuxième chantier, nettoyer toutes les briques qui trainent dehors pour faire des étagères dans la cuisine. Car il n’y a rien dans la cuisine, tout est posé par terre depuis 3 mois, ce qui paraît tout à fait normal pour tout le monde (y compris les fourmis!). La satisfaction de voir l’étagère remplie et utilisée est motivante.

Axel réalisera aussi un potager carré pour essayer de rendre le potager plus ludique et différent de ce que les enfants pourraient assimiler à une tâche barbante.

Aurélie, de son côté, découvre un nouveau métier : prof d’anglais pour des enfants parlant cambodgien… 

 

L’école accueille 4 à 5 fois par jour des classes de 10 à 50 élèves de tous âges, autant dire que la tâche est ardue pour les 2 profs improvisés (les deux garçons les plus âgés de l’orphelinat 17-18ans) parlant un anglais basique et le « prof » employé par le directeur qui est encore plus mauvais. Peu motivés, ils sont souvent en retard et ne tiennent pas forcement à assister au cours si un des bénévole le commence en leur absence.
  

Les classes, le deuxième jour sont surchargées à certaines heures, avec plus de 50 élèves pour un seul tableau.
Motivée, Aurélie fait de son mieux, et le sourire et la jovialité de certains élèves y aident beaucoup. 

 

Il faut dire que les méthodes d’apprentissage proposées par les profs locaux sont assez étranges et selon nous, pas du tout efficaces ! Exemple : pour apprendre trois mots comme « sit down », « stand up » et « quiet please » ils ont, pendant trois jours durant, répéter ces trois expressions mais sans vraiment comprendre. D’ailleurs ils répètent toujours tout. Quand on leur pose une question, ils la répètent car ils ne comprennent pas que c’est une question ! « How are you ? – How are you ? » bref, des perroquets….


A la belle étoile...

Le premier soir où tout le monde est là, nous réalisons que ce que nous pensions être la chambre des bénévoles est en fait la chambre des filles, et que, n’ayant pas mis de coté de matelas pour nous, la femme du directeur les a tous pris pour elle. Nous décidons donc, vue la chaleur de ne pas nous entasser dans les chambres avec les enfants et d’aller dormir sur le toit. Nous arrivons à sauver 2 nattes quelques couvertures et oreillers. Axel bricole des supports en bambou pour les moustiquaires et nous avons alors une superbe chambre avec vue magnifique sur le ciel étoilé.

 

Mais la nuit est pleine de questions, sur la vie de ces enfants, sur cette structure vraiment étrange, et sur son organisation.


L’arrivée d’Edgar, le sponsor américain de l’orphelinat

Le directeur part pour la journée à Phnom Penh pour rejoindre Edgar Schroll, le sponsor de l’orphelinat. Il reviendra en début d’après-midi avec lui et 3 lits superposés.



Avant, les 7 garçons dormaient ensemble, par terre sur des nattes. Mais encore une fois cela ne vient pas à l’idée des enfants de monter les lits pour mieux dormir le soir, c’est sur l’insistance d’Axel que certains d’entre-eux nous aident à assembler les lits. Tâche qui leur paraissait compliquée alors que très simple ! Avec l’arrivée des ces nouveaux lits, nous pouvons récupérer 2 autres nattes et épaissir de 2mm nos couchettes sur le toit ! Grand luxe ! 

Notre dortoir s'agrandit !
Ed, qui sponsorise l’orphelinat à la hauteur de 600$ par mois, arrive pour constater la situation qu’il sentait délicate par email depuis les Etats-Unis. Nous échangeons beaucoup sur les soucis rencontrés et il doit faire pas mal de mises aux points avec le directeur sur les priorités. Il y a beaucoup de points qui le fâchent car le directeur voit les choses en trop grand et va trop vite. Il a ouvert l’école sans son consentement alors que le projet initial n’était que de prendre soins des 14 enfants accueillis dans le centre. Nous comprenons donc mieux les dysfonctionnements que nous constatons. Nous discutons beaucoup avec lui sur la structure, sur des solutions et des idées pour améliorer la situation. 


Le grand chantier de nettoyage du jardin

Pour rendre le jardin un peu plus sympathique, nous décidons de déménager tous les gravas qui ont été posés en plein milieu de celui-ci.

    

Le chantier doit s’arrêter après la découverte d’une ruche contenant des abeilles de 2,5cm de long. Le lendemain, Axel réussi à attraper la ruche et commence à la jeter dans le feu : grossière erreur ! Après quelques minutes de combustion (permettant tout de même de tuer les abeilles !) le nid est récupéré pour en extraire des magnifiques et succulentes larves !

     

Les argentines, de leur côté entreprennent un grand désherbage et la fabrication d’un petit chemin permettant l’accès au nouveau potager. Axel fabrique aussi un composteur.

     

Pendant les récréations, Aurélie anime les courses d’échasses en noix de coco fabriquées par Axel.

  



Ou bien les filles décident de commencer un atelier manucure/pédicure...


Restructuration de l’école

Après quelques discussions avec Kim sur l’inefficacité du « vrai prof » (celui qui est payé 80$ tous les mois) qui fait ses cours à l’étage, nous entreprenons de faire classe au rez-de-chaussée. Et c’est Kim qui s’en charge.

 

Aurélie, de son côté prend une dizaine de jeunes écoliers dans une petite salle pour faire un cours plus vivant et plus ludique. Et en quinze minutes à peine, les trois expressions « sit down », « stand up » et « quiet please » sont acquises et même surpassées avec l’apprentissage de « head up or down », « foot up or down », « jump »… Les enfants sont joyeux, rigolent et jouent en s’amusant ! Ils sont réellement actifs dans les cours et pas seulement passifs…


Tentative de prise de conscience dans les travaux quotidiens d’une maison


Nous avons réalisé une présentation PowerPoint avec les photos de notre maison avant/après et du jardin afin de leur montrer qu’en s’y mettant à plusieurs et qu’en s’y mettant vraiment, on pouvait faire des choses et que parfois, cela ne coutait rien.

Aussi, nous avons créé divers documents que l’on a accrochés un peu partout dans la maison.


Et également fabriqué ce porte-brosses à dents, en bambou bien sûr !

 


    
Le "PMU" du village et le charmant couple qui le tient. - La famille qui tient la supérette que nous dévalisions pour nos apéros sur le toit.

  
Un voisin qui nous a emmené visiter sa "maison" et ses 8 enfants.

  
Aurélie a failli repartir avec celui-là !


Bilan

Malgré quelques dysfonctionnements, ce fut une super expérience que nous ne regretterons pas. Nous espérons que la structure tiendra et permettra aux enfants accueillis d’avoir accès à un vrai travail.

Un convoi de bambous
Nous nous souviendrons aussi de la flemmardise incroyable de ces cambodgiens  !


Prochaine étape : Kampot

3 commentaires:

  1. Ce que vous avez réalisé est vraiment chouette! Vous devez vivre des expériences inoubliables! Bonne continuation à vous!
    Enjoy!
    Jean-Jean & Laurette

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai je suis d'accord, c'est magnifique je trouve ça vraiment super de laisser une trace comme celle là dans un orphelinat. Les enfants ont du être vraiment content qu'on leur donne un peut d'humanité. Je vois qu'Aurélie serait une très bonne prof d'anglais et si un jour on a l'occaz' je veux bien qu'elle me fasse cours par ce que j'ai appris comme les petits en regardant la vidéo! lool.
    Pleins de bizoux sur la route du monde

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,

    Je m'appelle Pierre-Yves Hemard et me permet de vous faire un commentaire suite a la conversation que j ai vu sur le site internet suivant: http://www.lonelyplanet.com/thorntree/thread.jspa?threadID=2107806

    Pardonnez moi de vous confirmez que toutes ces avances faites par les differentes personnes qui animent la conversation et auquels vous vous opposes sont vrai.

    J'ai une grande experience avec Kim que vous pourrez trouver si cela vous interesse sur les deux sites internet suivants:

    www.quandjeseraigrand.e-monsite.com et www.nccowarning.e-monsite.com

    Kim n'ai pas un homme de confiance et n'agit pas dans un sens qui est favorable aux enfants! Son activite et illegitime et surtout illegal depuis que son cas a etait reporte a toutes les institutions concernees (UNICEF, Friends International, Safe Children, Ministere de l'interieur du Cambodge et Ministere social du Cambodge).

    Je suis conscient que cette realite n'est pas agreable a entendre et encore plus dure a accepter mais il le faut pourtant pour qu'enfin votre volonte qui etait d'aider puisse servir. Trop de gens comme vous et moi agissent dans l'ignorance de ces dures realites. Ils croient aider mais empire en realite la situation.

    Dans se site internet une personne dit qu'une visite de volontaire et mauvaise pour les enfants. ceci est completement vrai dans tous les cas.

    Je vous invite a lire mes sites internet, surtout le deuxieme qui vous explliquera tout cela un eu mieux. N'hesitez pas egalement a parcourir les differents lien qu il y a dans ce site.

    Si vous le souhaitez vous pouvez egalement me contacter a l'adresse suivante: pyhemard@hotmail.fr

    Bien Cordialement,

    Pierre-Yves Hemard

    RépondreSupprimer